Coppey évoque les accents et le mordant, la fantaisie virtuose de Mstislav Rostropovitch – mais alors que l’interprétation est dominée par les couleurs fantasques de l’enregistrement de Rostropovitch, Coppey réussit à jeter un nouvel éclairage sur l’univers de Chostakovitch.
L’archet de Coppey sait dénicher des accents rares…
L’aisance aristocratique de Marc Coppey au violoncelle est incroyable. C’est un artiste que nous aimons tous beaucoup – avec une grâce dans son jeu, et une gentillesse qui émeut. Un son de velours épais et chaud qui enveloppe le public.
Un son sensuel et ample, Marc Coppey s’inscrit à juste titre dans la grande tradition des violoncellistes français.
Dès le début, il était clair qu’il y avait une direction ciblée – on voit rarement un dialogue aussi habile entre le chef et l’orchestre. Les applaudissements n’étaient pas seulement pour la Deutsche-Kammerakademie, mais aussi pour un chef d’orchestre qui a innové avec bravade et esprit.
Conciliant geste chorégraphique et parole rhétorique, robustesse terrienne et lévitation spirituelle, le jeu de Marc Coppey déborde d’une vitalité jubilante.
Le violoncelliste Marc Coppey, accompagné par un Peter Laul entièrement en phase, a donné dans Schumann et Brahms une démonstration de romantisme bien compris, avec un jeu épanoui et parfaitement centré, une sonorité chaude et boisée, un vibrato naturel et jamais crispé, tout en captant l’attention du public dans le monde sonore subtil et raréfié de Brice Pauset.
La partie de violoncelle qui emprunte le tracé sinueux d’une ligne très énergique est redoutable de bout en bout… Elle laisse apprécier le timbre puissant autant que flexible du violoncelle, un superbe Goffriller du début du XVIIIe siècle, de Marc Coppey dont l’archet souverain ne laisse d’impressionner. La cadence centrale, exécutée sur la pulsation régulière d’un tambour, est un rien démonstrative mais transcendée par notre soliste dont la virtuosité émerveille.
Les années d’association entre les Solistes de Zagreb et Marc Coppey créent une unité d’ensemble unique. En effet, une énergie se dégage de cette collaboration de longue durée et on ressent que leur travail est au service de l’émotion. Certains mouvements sont d’une virtuosité extraordinaire alors que d’autres nous transportent à l’opéra avec des envolées bel canto… Notre cœur est transporté à l’écoute des lamenti notamment dans l’Adagio du premier concerto de Haydn. On voudrait que le temps s’arrête lors des deuxièmes mouvements de ces trois concertos.
Plus que diriger, Marc Coppey joue comme primus inter pares au sein de l’ensemble historique des Solistes de Zagreb, fondé en 1953 par le violoncelliste et chef Antonio Janigro. Une sorte de retour aux sources pour cet ensemble dont la renommée fut mondiale. Cela sonne typiquement « Europe centrale » avec des attaques vives, s’éloignant des conceptions dites « historiquement informées ». Marc Coppey, qui se méfie d’une conception muséologique de la musique, dit qu’il appartient à une génération « post baroque », qui a intégré une grande partie des apports de la musicologie moderne… Avec son impressionnante caisse, son Goffriler de 1711 n’en produit pas moins un son profond et somptueux d’une belle rondeur… cette vision d’un Haydn vigoureux, percutant et torrentueux sort des sentiers battus. Il souligne la veine populaire du compositeur, qui supplante l’image du bon « papa Haydn » policé, en livrée et à la perruque bien poudrée.
Dans la double concerto de Brahms, saluons la passionnante interprétation de Marc Coppey, au violoncelle, absolument convaincant, et de bout en bout, tant dans le registre sombre que dans le lyrisme plus flamboyant.